Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCE INÉDITE 365

avee vous le plus possible, car mon cœur en à grand besoin. Ma femme et Virginie auront été bien heureuses de vous retrouver à Paris. Je m'en rapporte à elles pour vous parler de tout ce qui nous intéresse. Les habitants de Wittmold et Ploen ont bien pris part à ma satisfaction. Maubourg est profondément touché de ce que vous avez fait pour son oncle. Georges vous embrasse de toute son âme, et moi, mon cher Louis, mon cher Alexandre, avec toute la tendresse de ma vieille amitié. Parlez de moi à votre compagnon de voyage.

Lerrre Lil.

La Fayette à Louis Romeuf.

Vianen, 12 ventôse!.

Il y a bien longtemps, mon cher ami, que mon cœur, sans cesse occupé de vous etde votre frère, a besoin de vous exprimer une partie de ce qu'il sent; j'avais compté, pour vous éviter le port de lettre, sur le départ d'Alfred; mais l'officier auquel nous avons confié ce jeune voyageur n'ayant pu, à cause de la débâcle, m'avertir à temps, je n'ai eu que celui d'écrire à mon ancien collègue?, et j'ai chargé Alfred de vous adresser à lui pour avoir en détail de nos nouvelles; je suppose done que, soit par lui, soit, si vous m'étiez plus dans la capitale, par Adélaïde et Marie, vous aurez su tous les détails de famille qui intéressent votre amitié. Celle des deux petites qui nous reste se porte bien; elle a une bonne nourrice, car la pauvre Anastasie a été forcée d'y renoncer, et j'espère que nous la conserverons. Ma fille elle-

1. 2 mars 1799. 2. Emmery.