Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

370 CORRESPONDANCE DE LA FAYETTE

quier de Hambourg. Je le prie de s'informer si elle l'a recu. Adieu encore une fois. Mon cœur est sans cesse et tendrement occupé de vous et du désir inexprimable de vous revoir, mes chers amis.

LerTre LIIlI.

La Fayette au citoyen Louis Romeuf. Vianen, 14 ventôse an VII (4 mars 1799).

Je me flatte encore de l'espérance de vous voir aujourd’hui, mon cher Louis; si vous arrivez par Ja diligence, je vous remettrai moi-même ma lettre, sinon je profiterai de la diligence pour qu’elle vous soit remise sûrement à Paris.

En voici une pour Maselet que je vous prie de cacheter après l'avoir lue; envoyez-la ou, si vous pouvez, remettez-la vous-même; l'ouvrage que je lui propose serait utile, honorable, lucratif; il ne peut le compromettre ni avec les gouvernants ni avec les gouvernés de France ou d'Angleterre; on lirait avec intérêt ces modèles d’éloquence, ces objets de comparaison, et ils contribueraient à la connaissance des époques, des choses et des hommes. Il me semble que personne n’est plus propre que Maselet à bien faire cette collection ; je désire vivement qu’il s’enthousiasme pour ce projet, auquel il admettrait sa femme, et à eux deux ils feraient un choix excellent et des traductions parfaites.

A qui pensez-vous, mon cher ami, que nous devrons remettre les matériaux des fragments historiques? Je vois à Paris Ramond, Pastoret, Suard, les Lacretelle; car les hommes actuellement employés n’en auraient pas le temps. Je vous prie d'y réfléchir;