Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POIITIQUE DE DANTON. 103

Certainement, puisque le gouvernement britannique devint l'âme damnée de la coalition (1), Danton avait vu juste en cherchant à Londres sa principale alliance. De tous les diplomates de la Révolution et même du xvur siècle, qui, sans exception, avaient plus ou moins mal compris la situation et le caractère du peuple anglais, il est peut-être le seul qui ait bien saisi le sens de ses divisions, calculé sa force intrinsèque, et apprécié l'importance de son concours pour notre pays.

2, — LES MOYENS ET LES ACTES DIPLOMATIQUES EN 1793

Mais quels collaborateurs, quels agents avait-il eu à sa portée? sur quels éléments, dans le gouvernement, dans l'administration et à la Convention même avait-il pu s'appuyer pour influencer les choses du dehors et tenir, d'une manière efficace, la main à la politique extérieure de la France ? en un mot, quelle était l’état diplomatique de la République au temps où Danton en exerça la direction ?

Au commencement de 4793, il fut nommé membre. du comité de Défense générale (comité des Vingt-Cinq), crée pour remplacer le trop fameux comité Diplomatique (2), et, bientôt après, il fut porté au premier Comité

(1) Voici, en abrégé, quelle fut, à cette occasion, l’action du cabinet de Saint-James : 1793, 4 mars, articles entre la Grande- , Bretagne et le Hanovre; 25 mars, traité d'alliance, de Londres, entre la Russie et la Grande-Bretagne; 10 avril, traité de subsides avec le landgrave de Hesse-Cassel; 25 avril, traité de subsides avec la Sardaigne; 23 mai, traité de Madrid, alliance avec l'Espagne ; 42 juillet, traité de Naples, alliance avec les Deux-Siciles; 14 juillet, traité d'alliance du camp devant Mayence avec la Prusse; 30 août, traité d'alliance, de Londres, avec l'empereur; 21 septembre, lraité de subsides avec le margrave de Bade; 26 septembre, traité de Londres, alliance avec le Portugal (V. n° 21, pièces 192 et 195).

(2) Nous avons trouvé dans les papiers que le conventionnel a Jaissés à sa famille le billet ci-joint : « Paris, le 1er avril, an II de la République, — Minuit et demie, — Citoyen collègue, le