Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POLITIQUE DE DANTON. 107

Ducher, qui possédait également la confiance de Barère, avait beaucoup influé sur les remaniements opérés en 1793 dans le ministère des Affaires étrangères, et il avait été placé un peu plus tard à la tête d'une sousdivision de création nouvelle, le bureau du contentieux (1).

Quelle influence exerca, sur la direction de la politique extérieure, ce personnel où l’on compte à peine quelques noms recueillis par l'histoire ou dignes de l'être? aucune; nous l'affirmons sans crainte d’être contredit.

L'autorité et la haute main, pour nos relations avec l'étranger, avaient passé tout entières, nous le répétons, après le 10 août, de la royauté à la Convention nationale, et ce département, en tant que force autonome, avait disparu.

Cela dit, il ne nous coûte pas de reconnaitre que la pratique, ou, si l’on préfère, le service des relations internationales, présentait à ce moment bien des difficultés, que le ministre sut affronter.

En pleine crise, au milieu des orages intérieurs et des agressions extérieures les plus menacçantes, nous n'avions et ne pouvions avoir, en Europe et ailleurs, que très peu d’ambassadeurs accrédités ou de chancelleries ouvertes. En Suisse, centre principal de nos communications régulières avec le dehors, le marquis de Barthélemy résidait en qualité de ministre plénipotentiaire, et, sous lui, Bacher, secrétaire de la légation de Bâle; Soulavie, ministre résident à Genève et pour le Valais (l'abbé avait été antérieurement à Copenhague); après venaient, comme ambassadeurs, comme chargés d'affaires ou même consuls : Laflotte, dans le grand-duché de Toscane; Jacob; Hénin de Cuvilliers, à Venise, et plus tard à Constantinople; de Naïllac, Tilly, à Gênes; Le Hoc, puis Stamaty, à Hambourg et Altona; Grouvelle, à Copenhague (ce dernier ne fut reconnu ministre plénipo-

(1) V. pour plus de détail un volume intitulé : Le département des Affaires étrangères pendant la Révolution (1787-1804), par M. Frédéric Masson, bibliothécaire du ministère des Affaires étrangères, Paris, 1877.