Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POLITIQUE DE DANTON. 115

paix furent définitivement assurées; pour la Suisse, au mois de décembre seulement,

On conclut avec la Suède un traité d'alliance très ferme, quoiqu'il n’ait été ratifié qu’en 1795 ; et le Danemark, qui ne reconnut cependant la République qu’en l'an IV, ne cessa pas de nous témoigner son bon vouloir en refusant énergiquement et à plusieurs reprises d’entrer dans la coalition, et nous donna même, en diverses occasions, des preuves de dévouement.

En Pologne, où le ministre de France, DescorchesSainte-Croix, accrédité auprès du roi et de la République, séjourna jusqu’à la fin de 1792, il n'avait cessé jusqu'à son départ, au mois de novembre, occasionné par sa protestation contre la réunion de la Diète à Grodno, et d’ailleurs exigé par la tzarine, de soutenir la cause nationale contre.ses ennemis.

Bien que les clubs de patriotes qui s’y étaient formés après la prise de la Bastille y aient été supprimés au mois de février 1792 par ordre du gouvernement russe, et encore que nous n'y eussions plus d'agents diplomatiques officiels, cependant l'influence française s’y exercait toujours par des envoyés secrets, et surtout d’après les sympathies et les intérêts du parti patriote et libéral, à la tête duquel se trouvait Thadeus Kosciusko, l'ami et le compagnon d'armes de Washington et de La Fayette, l'hôte aimé de la France, le glorieux chef de la sanglante insurrection de 1793 et 1794 contre les Prussiens et contre les Russes.

Enfin, la Turquie, serrée de si près par l'empereur et par la izarine, nous resta néanmoins favorable; elle entreint avec nous des relations diplomatiques assez actives pendant toute cette année, et, aussitôt qu'elle put reprendre haleine, elle s'empressa de reconnaître la République (1794).

Les efforts de notre diplomatie auprès de la Porte, principalement soutenus par Descorches-Sainte-Croix et Hénin de Cuvilliers, avaient surtout consisté à l’exciter contre l’Autriche et contre la Russie, en lui faisant entrevoir la possibilité d'un concours naval de la part de