Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

114 DANTON ÉMIGRÉ.

la République francaise, et d’une extension territoriale aux dépens de la République de Venise, ou plutôt de l'Empire.

Rappelons également que les tentatives faites pour détacher la Bavière et la Prusse de la coalition, en les avantageant aux dépens de l’Empire encore, soit en Lombardie, soit en Pologne, — tentatives qui faisaient déjà partie du programme de Dumouriez lorsqu'il passa aux Affaires étrangères, furent reprises en 1793 par Hérault de Séchelles, au nom du comité de Salut public, lors de ses missions du Mont-Blanc et du Bas-Rhin, et, pour la Prusse, en 179%, à Francfort, par les agents de Robespierre, comme il appert des débats du Parlement anglais. Enfin, des efforts énergiques et soutenus avaient été faits en 1793 et 1794, comme nous l'avons précédemment établi, du côté de la Grande-Bretagne.

Des lettres écrites par Noël, chef de la deuxième division au département des Affaires étrangères, l’un des rédacteurs de la Chronique, organe du parti girondin,. et proposé au conseil Exécutif par le ministre Lebrun pour une mission spéciale en Angleterre, semblent se rapporter à cette action diplomatique.

Elles sont adressées à Danton, qui avait fait une opposition assez vive à la nomination de Noël, et dont celuiei s’efforçait de gagner la confiance, Ces lettres furent trouvées dans les papiers saisis chez le conventionnel lors de son arrestation (1).

Nous n'en citerons qu'une ici, renvoyant pour la première, et pour tous les commentaires qu'elle suscite, à notre Procées des Dantonistes :

« Londres, le octobre 1792, l'an [er de la République.

« Je n’ai le temps de vous écrire qu'un mot, mon cher maître, et je profite de l’occasion du brave Anglais qui veut consacrer ses talents à la cause de la liberté.

(1) Archives nationales, cartons des tribunaux révolutionnaires, cote AF, Il, 63. — V. surtout Archives des Affaires étrangères.