Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

130 DANTON ÉMIGRÉ.

traliser, de convoquer les assemblées populaires contre nos travaux, de ne rien nous communiquer, de paraître référer sur tout à la Convention nationale, afin de tout retarder et peut-être de tout faire manquer.

« On nous a dit que l’on envoyait à la Convention diverses adresses qui ne sont pas à notre avantage. Nous nous réjouissons de soumettre notre conduite à nos collègues et d'appeler sur nous l'examen le plus sévère; mais, auparavant, nous croyons qu'il est de la dignité nationale que la Convention renvoie à ses commissaires toutes ces adresses hypocrites.

« HÉRAULT, GRÉGOIRE, Ph. SIMOND, général PAJOL. « P. S. — Cette lettre est confidentielle. »

D'autre part, on trouve au Moniteur (n° 44), à la date du 43 février 1793, sous la rubrique Iraur, département du Mont-Blanc, le passage qui suit, confirmant et complétant la lettre d'Hérault à Danton.

« Chambéry, 10 février,

« Les commissaires de la Convention ont eu à dévorer bien des désagréments et des difficultés pour parvenir à l'organisation parfaite du 8% département de la République. Enfin, elle est achevée. S'ils ont rencontré quelquefois les obstacles du misérable égoïsme, ils ont eu, en général, à se louer du plus grand nombre des nouveaux Français, malgré l'explosion de mille petites passions locales qui n’ont honoré personne. »

Nous croyons avoir suffisamment indiqué comment, à quel point et par qui furent maintenues nos relations extérieures, en cette mémorable année 1793, sous la direction de Danton, de Lebrun et d'Hérault de Séchelles d’abord, et, à la fin, sous celle de Barère et de Robespierre (au second comité de Salut public), au-dessus et en dehors des bureaux du département des Affaires étrangères.

Au reste, la cessation de ces relations sur beaucoup de points et leur tension sur tous les autres, l'intensité de la lutte et l’exaltation des passions, expliquent suffifisamment la richesse des suppositions, racontars,