Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

162 DANTON ÉMIGRÉ.

« Ce nest pas Ën mon nom seulement, c'esf au nom des patriotes belges, du peuple belge, que je viens demander aussi la réunion de la Belgique (1).

« Je ne demande rien à votre enthousiasme, mais tout à votre raison, mais tout aux intérêts de la République française.

« N’avez-vous pas préjugé cette réunion, quand vous avez décrélé une organisation provisoire pour la Belgique. Vous avez tout consommé, par cela seul que vous avez dit aux amis de la liberté : organisez-vous comme nous. C’éfait leur dire :nous accepterons votre réunion si vous la proposez,

« Eh bien! ils la proposent aujourd'hui.

« Les limites de la France sont marquées par la nature. Nous les atteindrons dans leurs quatre points : à Océan, au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées.

« On vous menace des rois! Vous leur avez jeté le gant; ce gant est la tête d’un roi; c’est le signal de leur mort prochaine. On vous menace de l'Angleterre! Les fyrans de l'Angleterre sont morts.

« Vous avez la plénitude de la puissance nationale. Le jour où la Convention nommera des commissaires pour savoir ce qu'il y a dans chaque commune d'hommes et d'armes, elle aura tous les Français.

« Quant à la Belgique, l'homme du peuple, le cultivateur, veulent la réunion. Lorsque nous leur déclarämes qu'ils avaient le pouvoir de voter, ils sentirent que l'exclusion ne portait que sur les ennemis du peuple, et ils demandèrent l'exécution de votre décret. Nous avons été obligés de donner la protection de la force armée au receveur des contributions, auquel le peuple demandait la restitution des anciens impôts.

« Sont-ils mürs, ces hommes-là ?

« De celte réunion dépend le sort de la République dans la Belgique. « Ce n'est que parce que les patriotes pusillanimes doutent de

(1) Avant que Danton eût proposé cette réunion, Cambon l'avait lui-même demandée.

En même temps il signalait les manœuvres de prétendus délégués belges, Desmet et Vermeulen, auprès du comité Diplomatique, pour empêcher la réunion de la Belgique à la France, et surtout l'exécution du décret du 15 décembre,

Après une certaine opposition de Roger-Ducos, et une adhésion formelle de Lasource, l'Assemblée avait voté à l'unanimité la réunion de Nice à la France, mais elle avait ajourné de se prononin celle de la Belgique, — (Moniteur, séance du 3 janvier