Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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nelles, et Maret fut de même retourné à Londres, d’où il sortait, pour savoir de Pitt si réellement il souhaitait d’avoir Dumouriez pour négociateur.

Celui-ci devait, en même temps, écrire d'Anvers à lord Auckland, ministre de la Grande-Bretagne auprès des États de Hollande, une lettre personnelle pour lui proposer une entrevue de simple courtoisie.

L’exécution du roi (21 janvier) et le renvoi de Chauvelin (28 du même mois) ne firent pas renoncer à ce dessein; ces événements ne changèrent rien aux négociations projetées, en Hollande, entre la France et l'Angleterre. e

Aussitôt que de Maulde eut remis à Auckland la lettre de Dumouriez, le ministre anglais la communiqua à son gouvernement et au grand-pensionnaire, Van Spiegel, qui abondèrent dans le sens d’une conférence, au Moër-Dyck, sur les yachts du prince d'Orange.

Le but élait toujours de maintenir la neutralité entre l’Angleterre, la Hollande et la France. L’entrevue était fixée au 10 février 1793 (4).

On a prétendu, nous devons le rappeler, que les Anglo-Bataves voulaient seulement, ici, gagner du temps.

Quoi qu'il en soit, Dumouriez ayant appris la déclaration de guerre faite à l’impromptu par la République française à l’Angleterre et à la Hollande, s’empressa d'écrire à Auckland (7 février) qu'il ne pouvait plus être question de négocier.

Le 2, Lebrun avait dépêché de Paris à Hugues-Bernard Maret, à Londres, — Chauvelin en était parti avec son personnel, sauf Rheinhardf, le 28 janvier, — pour lui enjoindre de regagner Calais. Il lui disait :

« …. La République française ayant épuisé tous les moyens de conciliation et de rapprochement avec le ministère altier de George III, vous concevrez facilement que les négociations que le général Dumouriez était chargé d'entamer avec lord Auckland n'auront aucune suite, et qu'il n'y à que le succès de nos armes qui puisse désormais inspirer au gouvernement britannique des sentiments plus analogues à la justice de notre cause. Lui seul est responsable des calamités sans nombre que son obstination va accumuler sur la génération actuelle... »

Pour se convaincre du rôle des deux gouvernements dans cette (1) Nous n'avons rien pu apprendre sur les préliminaires con-

sentis par Pitt à Talleyrand. Étaient-ce les conditions mises en avant, vers cette époque, par la Gazette du Kent?