Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793
PIÈCES JUSTIFICATIVES. 269
Il avait demandé la déclaration de guerre à l'Espagne, l’annexion de la Belgique, et l'invasion de la Hollande, — celle-ci malgré les menaces de ses alliés anglais, Fox, Sheridan (V. la pièce n° 23), — enfin il avait obtenu, comme nous venons de le dire, que la Convention mit la France sur le pied de guerre le plus formidable; ce n’était donc pas l’homme de la paix à tout prix ni surtout d’une paix déshonorante ou criminelle !
Il faut de la logique en tout; et, dans l'espèce, celle des cosmopolites, Girondins ou Hébertistes, n’est vraiment pas de . mise. '
Maintenant, que Danton ait ou non dîné à la Grange-Batelière avec les émissaires des pacificateurs anglais, cela est vraiment de trop peu d'importance !
De tels bruits, bons tout au plus à défrayer la verve des tricoteuses de clubs et des gardes du corps de l'Incorruptible, ou la jurisprudence d'Hermann et de Fouquier-Tinville, ne sauraient en aucune facon attirer les soupcons des patriotes de sens et de probité, etencore moins l'attention de l’histoire. De pareilles scories ne doivent pas embarrasser son chemin.
NOTE sur la négociation de lord Auckland avec le général Dumourtez.
(AË. étr., Correspondance d'Angleterre, T. 585, pièce 143,
et Mémoires de Dumouriez.)
La nouvelle que le cabinet de Saint-James continuerait sa neutralité si Dumouriez était chargé d’en négocier avec lui les condilions, arriva à Paris, au Conseil exécutif, vers le milieu de janvier 4793, par Benoît, agent secret de Lebrun, revenant de Londres, qui en informa le ministre de la part de Talleyrand. De Maulde, qui venait d'être rappelé du poste de La Haye, y fut aussitôt renvoyé sous prétexte d’y régler des affaires person-