Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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se regarderont comme frères et sans droit d'ainesse. »

« Lord Stanhope pérora par ce toast :

« À l'extinction de toute jalousie entre la France et l'Angleterre, et puissent-elles ne chercher désormais, û l'envi l'une de l'autre, qu'à étendre les bienfaits de la paix, de la liberté et de la vertu sur le reste du monde. »

« Le docteur Price harangua ensuite sur ce texte, que l'Angleterre et la France devaient contracter entre elles une alliance étroite :

« La France paraît disposée à s'unir à nous à l'effet de maintenir la paix universelle. Ce serait une ligue entre les deux premiers peuples du monde pour le plus noble de tous.les desseins. Elle sauverait l'Angleterre, garantirait le repos du monde et comblerait le désir de tous les amis du bonheur et dela liberté humaine, On a déjà formé ce projet dans l'Assemblée nationale de France. Hommes admurables! célestes philanthropes ! vous méritez les bénédictions de l'univers. Les deux nations unies sont toutes-puissantes ; il leur sera facile de s'associer la Hollande sur cette partie du globe, et les Etats-Unis d'Amérique sur l’autre; et lorsque la guerre menacera de troubler l'harmonie générale, elles commanderont la paix, et la paix se continuera. Cette Société ne saurait mieux exprimer qu'elle partage ce vœu, que par le toast suivant :

« Une ligue entre la France et l'Angleterre, à l'effet de maintenir une paix universelle et de rendre le monde heureux. »

« Véritablement, ajoute naïvement Desmoulins, tous ces toasts sont dignes de l’incomparable district des Cordeliers.

« Une chanson analogue aux circonstances termina ce banquet. Le refrain en était plus grave que : Ahl ça ira; le voici : « Salut, ô sainte liberté! Anglais, célébrez ce jour glorieux. Il a délivré la France des mains du pouvoir arbitraire ! »

« J'oubliais de dire qu’on but aussi à la mémoire des