Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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papiers des Sociétés populaires, patriotiques et révolutionnaires établies dans la Grande-Bretagne, le tableau de ce qu'elles avaient fait, le résumé de leur correspondance, à Londres, Manchester, Leeds, Sheffield, Norwich, toutes les villes manufacturières, Edimbourg, Dublin, en un mot dans toutes les principales cités d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande.

Le rapport mentionnait ensuite les adresses présentées, au nom de ces Sociétés, à l’Assemblée nationale de France, depuis le mois de mai 1791, ainsi que les réponses faites à ces adresses ; et il rappelait que des Français avaient alors été admis dans ces associations comme membres honoraires (Barère, Roland, ete.), et que les résolutions consignées sur leurs registres respiraient au plus haut point l'esprit du jacobinisme.

Il s’attachait en outre à retracer la marche et les progrès de cet esprit en Angleterre ; il passait de là à la Convention d'Ecosse, à ce qu’elle avait fait et au but qu’elle s'était proposé en se formant ; il rappelait les résolutions et les adresses de remerciment qu'elle avait présentées aux principaux agents du mouvement révolutionnaire en ce pays, Muir et Palmer, ainsi qu'aux citoyens Skirving, Margacot, Gerald, etc.

A ce propos le rapport citait : 1° une résolution prise au mois de janvier 1794, à la taverne du Globe, adressée au peuple de Grande-Bretagne et d'Irlande, et signée John Martin ; 2° une autre résolution relative à la conduite du Parlement dans l’affaire des troupes hessoises, signée John Martin, président, et Hardy, secrétaire, et dans laquelle il est dit que si cette assemblée suspendait l'acte d’habeas corpus, ou faisait publier la loi martiale, il faudrait provoquer la réunion d’une Convention nationale: 3° enfin, une réunion tenue le 24 janvier (même année) à Chak-Farme, dont les membres avaient fait imprimer le procès-verbal, en décidant d'en répandre deux cent mille exemplaires.

D'après ces faits et d’autres moins graves, passés sous silence, le comité secret du Parlement s'était cru autorisé à conclure que les Sociétés sur les actes desquelles