Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

16 DANTON ÉMIGRÉ.

Au mois de mai 1794, leurs principaux membres furent donc aussi arrêtés et enfermés à la Tour. Un message royal informa le Parlement que ces Sociétés et toutes celles avec lesquelles elles étaient en correspondance dans les trois royaumes se proposaient « de convoquer une Convention nationale qui représentät réellement le peuple anglais. »

Aussitôt, le chef du cabinet, Pitt, de remercier le roi pour cette partie de son message et de proposer la suspension de la loi d’habeas corpus. Fox, à la Chambre des communes, Lauderdale et lord Thurlow, à la Chambre des lords, s’y opposèrent énergiquement et déclarèrent qu'ils voyaient dans cette mesure la subversion prochaine des libertés anglaises; mais le ministre assura qu'il n’y avait rien à craindre de ce côté, et il l’emporta définitivement sur l'opposition. Le 23 mai 1794, le bill fut converti en loi.

Une adresse au roi fut ensuite votée par les deux Chambres pour lui exprimer la volonté expresse de la majorité de poursuivre impitoyablement tous les complices de la conspiration.

= En conséquence, un bill d'accusation fut aussitôt rédigé contre quinze membres des Sociétés de réforme parlementaire, entre autres Thomas Hardy (dont nous avons précédemment donné le nom au bas d'une adresse à la Convention nationale de France), qui fut admirablement défendu par lord Erskine; John Horne-Tooke, qui, dans sa défense, embarrassa William Pitt lui-même, cité comme témoin; enfin M. John Thelwall.

mendiante qui inondent les rues et des malfaiteurs qui remplissent les chemins et les prisons ;

D'avoir dit qu'un roi qui néglige ses devoirs n'a pas plus de droit à la conservation du trône que l’intendant d’un particulier à celle de sa place quand il fait mal;

D'avoir annoncé, au sujet du payement de la dette nationale, que le peuple était joué par le ministre, qui payait d'une main, empruntait de l’autre;

Enfin, d'avoir fait l'éloge de la Révolution française; et il se voyait condamner de ce chef. — Moniteur, an II (1193), n° 90, décadi 30 frimaire (20 décembre).