Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POLITIQUE DE DANTON. at

la forme monarchique en Angleterre. Au contraire, le plan politique de Pitt était non seulement de combattre la France à outrance, mais aussi de défendre le maintien de la royauté avec acharnement.

On voit clairement, d’après un passage du discours de ‘homme d'Etat francais, du 10 mars 1793, à la Convention nationale, où il exaltait Dumouriez quelques heures même avant sa fuite, qu'il était au courant des pourparlers ouverts en Belgique entre le plénipotentiaire de la Grande-Bretagne et le représentant militaire de la République française, et qu'il cherchait à assurer de son côté et selon sa situation le prestige du général, en appuyant sa menace contre la Hollande et serrant d’assez près le ministère tory pour l’amener à conclure avec nous ou à se retirer.

Car William Pitt, on le sait de reste, n'aurait cédé

w’à la force ou à l'intérêt.

D'ailleurs, comme nous l’expliquerons plus loin, nos succès militaires, à ce moment, étaient le plus sûr moyen d’ébranler son crédit, de le compromettre, ef de faire décider les peuples pour la révolution.

M. Marc Dufraisse fait allusion à cette éventualité :

« On dit aussi que la réunion des provinces belges, en mars 4793, eut un motif politique plus sérieux. Il

araît que c'était une manœuvre convenue entre Danton et l'opposition du Parlement anglais, afin d'y renverser le ministère Pittet le parti de la guerre. »

Et c’est aussi l'avis de M. Avenel, qui a écrit dans son Anacharsis Cloots, T. II, page 130: « Danton qui, pactisant aujourd'hui avec l'opposition anglaise, parti de la paix, n'a demandé la réunion de la Belgique que pour culbuter Pitt, parti de la guerre... »

—_ «Dumouriez, disait, en effet, le conventionel à l’Assemblée, avait conçu un plan qui honore son génie. Je dois lui rendre, même, une justice plus éclatante que celle que je lui rendis dernièrement. Il y a trois mois qu'il a annoncé au pouvoir Exécutif, à votre comité de Défense générale, que, si nous n'avions pas assez d’au-