Danton

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liberté, d’étouffer les serpents qui déchirent le sein de la patrie.

Montrez-vous révolutionnaires ; montrez-vous peuple, et alors la liberté n’est plus en péril. Les nations qui veulent être grandes doivent, comme les héros, être élevées à l’école du malheur. Sans doute nous avons eu des revers ; mais si au mois de septembre on vous eût dit : « Latête du tyran tombera sous le glaive des lois, l'ennemi sera chassé du territoire de la République ; 100,000 hommes seront à Mayence ; nous aurons une armée à Tournai, » vous eussiez vu la liberté triomphante. Eh bien, telle est encore notre position. Nous avons perdu un temps précieux. Il faut le réparer. On a cru que la révolution était faite. On a crié : Aux factieux ! Eh bien ! ce sont ces factieux qui tombent sous le poignard dés assassins.

Et toi, Lepelletier, quand tu périssais victime de ta haine pour les tyrans, on criait aussi que tu étais un factieux ! Il faut sortir de cette léthargie politique. Marseille sait déjà que Paris n’a jamais voulu opprimer la République, n’a jamais voulu que la liberté ; Marseille s’est déclarée la Monta-