Danton

Co DANTON

Arrêté et traduit au Tribunal révolutionnaire avec Camille Desmoulins, Fabre d’Eglantine, Hérault-Séchelles et d’autres patriotes, auxquels on avait perfidement mêlé un ou deux coquins, Danton se défendit avec puissance. On l’accusait de royalisme, de vénalité : « Moi vendu! s’écria-t-il. Un homme de ma trempe est impayable! La preuve?.. » On se garda bien de la lui donner. Entre autres griefs absurdes, on lui reprochait, à lui l’auteur du 10 Août, d’avoir fui à Arcis, avant le 10 août, par peur. Et, en effet, prévoyant qu'il allait risquer sa vie, il s’était rendu alors dans sa ville natale et y avait pris des dispositions pour que sa mère fût, quoi qu'il arrivât, à l’abri du besoin.

Cette défense émouvait le public, et la voix de Danton retentissait jusque sur le quai de la Seine, où la foule se pressait. Alors on lui ferma la bouche, on lui refusa des témoins, on extorqua à la Convention, sur un rapport mensonger, un décret qui mettait les accusés hors des débats.

Condamnés, ils furent conduits presque aussitôt à Péchafaud (5 avril 1794). Danton eut un