Danton

98 .DANTON

Je dois enfin vous dire la vérité, je vous la dirai sans mélange ; que m’importent toutes les chimères qu'on peut répandre contre moi, pourvu que je puisse servir la patrie ! Oui, citoyens, vous ne faites pas votre devoir. Vous dites que le peuple est égaré, mais pourquoi vous éloignez-vous de ce peuple ? Rapprochez-vous de lui, il entendra la raison. La Révolution ne peut marcher, ne peut être consolidée qu'avec le peuple ; le peuple en est l’instrument, c’est à vous de vous en servir. En vain, dites-vous/que les sociétés populaires fourmillent de dénonciateurs absurdes, de dénonciateurs atroces. Eh bien ! que n’y allez-vous ? Une nation en révolution est comme l’airain qui fond et se régénère dans le creuset. La statue de la Liberté n’est pas fondue. Le métal bouillonne ; si vous n’en surveillez le fourneau, vous en serez tous brülés. (On applaudit.) Comment se fait-il que vous ne sentiez pas que c’est aujourd’hui qu’il faut que la Convention décrète que tout homme du peuple aura une pique aux frais de la nation ? Les riches la paieront ; ils la paieront en vertu d’une loi; les propriétés ne seront pas violées. Il faut décréter