Deuxième livre bleu serbe : 1916

F — La destruction et le pillage des monuments historiques, des trésors littéraires et artistiques.

ANNEXE N° 165

M. Balastchev a publié, sous le titre de « Antiquités dOchrida », un article dans les VNarodnt Prava du 4 juillet 1916. Dans cet article, il s'attaque violemment aux archéoloques de l’État bulgare qui n’ont pas su prendre à temps et transporter à Sofia les antiquités du couvent de Detchani, mais ont toléré au contraire que d’autres emportent ces objets précieux (il fait allusion aux Autrichiens).

Un membre de la Commission, créée pour recueillir les antiquités dans les nouvelles provinces, s'est chargé de répondre à M. Balastchev (Varodni Prava du 31 juillet 1916). Pour réfuter les assertions de M. Balastchev, il affirme avoir saisi la bibliothèque du séminaire serbe de Prizrend, et être parti ensuite pour Detchani accompagné d’un officier d’étatmajor et de cinq autres personnes. Cette Commission est arrivée au couvent et a recueilli et fait transporter en Bulgarie même les antiquités de moindre valeur. Pour pouvoir mener à bout sa tâche, la Commission s’était préalablement documentée par l’étude de toute la littérature relative aux antiquités de Detchani (suit une citation de livres). La Commission a rempli brillamment la tâche qui lui avait été assiqnee.

Cette discussion a provoqué une protestation du Peste Æirlap. Dans le numéro du 4 août 1916, ce journal proteste au nom des Hongrois contre l'attribution exclusive des trésors de la « Tchenstohova » serbe aux archéologues de Vienne. Le Musée national de Budapest a autant de droits à recueillir ces antiquités que le Ro Musee de Vienne.

OsservarioN. — Le couvent de Detchani a été fondé au treizième siècle par le roi de Serbie Stévane Detchanski. C’est le monument national le plus grandiose autant par son architecture que par la richesse de ses ornements. Pendant toute la durée de la domination turque, de 1389 à 1912, le couvent avait été respecté et même protégé par les musulmans.