Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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dans tous. les cas , les plus grands préparatifs seraient insuffisants pour brusquer l'attaque de la capitale, ear on ne brusque pas l'attaque d’un corps de place, ct Paris, ayec une enceinte bastionnée, sera désormais à l'abri de toute tentative de vive force,

C'est alors et seulement alors , que la défense du pays deviendra générale, qu’elle aura pour elle toutes chances de succès, que toutes les provinces ÿ prendront part frauchement, aetivement, et avec la certitude que leurs efforts ne seront pas en pure perte; car il ne s'agira plus d’accourir en hâte à la défense de Paris qui désormais peut se défendre lui-même le temps nécessaire pour organiser sa délivrance, mais il s'agira de battre l’ennemi, de l’attaquer partout où il se trouve, de le forcer à la retraite, ou plutôt de lui couper toute retraite. Paris ouvert, on ne songera qu’à le couvrir; Paris fermé, on songera à défendre la France sur tous les points. Chez nous, messieurs , le cœur est partout , mais la tête est à Paris; nous xoulons qu’il soit désormais impossible de la séparer du tronc, nous ne voulons plus qu'on puisse décapiter la France.

Pour étre convaincu des périls auxquels sont exposées les capitales ouvertes, pour savoir quel triste rôle est réservé à leur faiblesse, il suffit de jeter les yeux sur la capitulation du 31 mars 181%; vous y lirez ces mots qui composent l’art. 8 : « La ville de Paris est recommandée à la générosité des hautes puissances alliées. » Et cependant on a prétendu que Paris, s’il avait été fortifié à cette époque , n’aurait pas obtenu des conditions aussi ayantageuses que celles qui {lui furent accordées alors. Je des mande si eet article 8 est une stipulalion qui promette ou garantisse quelque chose en retour de la soumission , si ce n’est pas au contraire la formule par laquelle une ville se