Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

æ— 90 rend à discrétion en livrant plus que ses richesses, en s’exposant à livrer son honneur et à abandonner ses plus dévoués défenseurs, et ne doit-on pas conclure de cet exemple si récent et trop tôt effacé de la mémoire de certaines personnes, que jamais la faiblesse ne profite qu’à ceux qui l’exploitent, etque Paris, s’il était fortifié et défendu, aurait ressaisi par là le seul moyen de se faire respecter pour le cas même, si peu probable dans l'avenir, où les mal-

heurs de la guerre et l’épuisement du pays amèneraient sa reddition.

Napoléon ne fit rien, disent nos adversaires, pour réaliser la pensée qu’il avait eue de fortifier Paris, ce qui prouve suffisamment que cette pensée n'avait rien de sérieux, rien de praticable; mais on oublie sans doute que la France n’était que la moindre partie des Etats soumis à la domination de Napoléon. Alors que les places de V’Elbe, de l'Oder, et même celles de la Vistule couvraient l'empire français, fortifier Paris eût été pour le chef de cet empiré une idée rétrograde, et l’on sait que les idées de ce genre n’entraient pas dans sa tête, et que du moins il ne les aurait jamais manifestées par ses paroles ou par ses actions. Fortifier Paris fut une idée trop tardive pour Napoléon, alors que le Rhin même ne couvrait plus la France , et il est évident que le temps manquait pour entreprendre autre chose que des ouvrages de campagne.

Un document précieux est tombé dans nos mains : c’est un plan d'opérations rédigé à Vienne pendant le congrès ; il a été trouvé dans les bagages d’un général étranger, ministre de la guerre de l’une des grandes puissances , bagages qui furent pris, pendant la campagne de 1815, par le colonel Brice. Ce plan, très-habilement concu , repose sur denx hypothèses, la première est celle où Napoléon