Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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aurait eu le temps et les moyens de garnir les forteresses, d’oceuper les camps retranchés dont elles sont les appuis, de distribuer des armes à la population et d’effectuer des levées en masse. « Cette hypothèse, dit le document, rend très-difficile le passage à travers la ligne des forteresses, lé parti d'avancer sans mesure ne paraît pas pouvoir être conseillé sans restriction, il deviendrait nécessaire de s’établir d'abord sur la rive droite de la Meuse, de s'assurer préalablement le repos au dos par quelques places fortes; pour se porter ensuite sur une seule ligne de Laon à Brienne, par Reims, Châlons et Vitry. »

La seconde hypothèse est celle où les places fortes n’auraient reçu que de faibles garnisons , où les camps retranchés ne seraient pas occupés, où les levées en masse ne seraient pas à craindre. « Le meilleur parti que l’on puisse prendre alors , dit encore le document, est sans contredit de faire marcher toutes les armées sur Paris ; si l’une de ces armées éprouve un échec, les autres devront continuer et renforcer même, s’il est possible, leurs mouvements offensifs. Les armées combinées se diviseront en deux grandes masses; elles déboucheront par la Belgique, d’une part, et, de l’autre, par le moyen et le haut Rhin , pour se porter jusqu’à la Marne et l’Aisne, »

De l’exameu de ce plan d'opérations, qui a été suivi de point en point , et dont j'ai dû me contenter de citer de courts fragments, ressort celte grande vérité, que nos lignes de places fortes n’ont été dépassées en 1815 que parce que ces places étaient dégarnies, et que, malgré leurs armées colossales, les puissances combinées eussent été plus circonspecles et moins empréssées de se rendre maîtresses de Paris, si elles avaient eu à prévoir ou à craindre plus de résistance de la part de la nation. Enfin, ilest