Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

évident que les raisonnements. et les combinaisons qui composent le document que je viens de citer ne trouvent plus aucune application possible, du moment où l’on suppose Paris fortifié et toutes nos places fortes en état de résistance, supposition qui , on doit en convenir, ne dépasse pas les facultés de la France.

On a essayé de faire croire que l'esprit guerrier n’est autre que l’esprit révolutionnaire, et l’on paraît craindre que Les fortifications, en nous donnant une confiance exagérée dans nos forces, ne'deviennent une cause d’agression contre les autres peuples , et ne nous entraînent à braver l'Europe entière. Nous ne comprenons pas, quant à nous, comment les remparts de Paris pourraient produire un tel effet; comment, à cause de la sécurité que donnera leur protection, la nation serait frappée de vertige ; comment le gouvernement deviendrait tout à coup téméraire, imprudent, aveugle sur les intérêts du pays, sourd aux avertissements de la presse et aux manifestations de opipion publique : aussi restons-nous fermement convaincus qu’ayec un gouvernement de libre discussion , comme le nôtre, l'esprit révolutionvaire n est point à craindre, et que ja force du pays ne saurait tourner contre ses intérêts, ni être mise en action en dehors des règles de la justice et des conseils de la raison. S'il pouvait en être autrement, si le déploïement de la force devait indubitablement conduire à en abuser, il ne faudrait pas seulement se refuser à fortifier Paris, il faudrait encore s'abstenir de compléter nes srmées, il ne nous resterait plus qu’à chercher notre salut dans la plus cemplète nullité, en prenant pour modèle et pour exemple la république de Saint-Marin, qui ne subsiste que par la protection des Etats au milieu des: quels elle est enclavée ; et dont Ja prudence refusa jadis