Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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devait remplir cette enceinte, les nécessités auxquelles elle devait répondre , nous indiquaient suffisamment, au moins pour la principale de ces conditions, qu'une muraille ne saurait sufire.

La condition principale étant d’obliger l'ennemi à déployer l'appareil d’une attaque régulière, ou, en d’autres termes, d'amener un parc de siége et d'ouvrir la tranchée, nous avons pensé qu’il était impossible d'adopter un autre tracé que le système bastionné et terrassé , en lui donnant une épaisseur sufisante pour résister à de l’artillerie de campagne. En outre, nous avons dû adopter un tracé uniforme sur tout le périmètre de l’enceinte, afin de n’avoir aucun point faible, afin de ne point ouvrir la porte aux modifications partielles qui sont toujours dangereuses à voir s’introduire dans un iravail qui devait durer plusieurs années, et qui devait passer par les mains d’un grand nombre d'officiers du génic.

C’est ici le lieu de répondre à une objection présentée par l'honorable général de Caux, dont personne n’apprécie mieux que moi les lumières et la haute expérience. IL a dit que le corps de place proposé , étant dépourvu des ouvrages destinés à retarder le cheminement des attaques, n’offrirait pas, en cas de siége, le degré de résistance qu’on se proposait d'obtenir , et il annonçait qn’on viendrait un jour vous demander de nouveaux millions pour construire des lunettes, des contre-gardes, enfin tout ce qui existe en moyens avancés de défense à Lille , Strasbourg, Metz et dans toutes les grandes places.

Il est facile de répondre à cette objection : le but de l’enceinte est d’obliger l’ennemi à entreprendre un siége en règle; sera-t-il contraint de conduire sous Paris de l’artillerie de siége pour forcer l'enceinte? Oui évidemment,