Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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et vous me permettrez de vous exposer les motifs déterminants de cette mesure, et de déduire les raisons nombreuses et solides qu’on peut faire valoir en faveur de cette création. Elle est critiquée par rapport à l’augmentation de dépense qui doit en résulter : l’accroissement des cadres ne paraît pas à tous les yeux suffisamment justifié par les accroissements d’effectif, particulièrement en ce qui concerne les états-majors de régiments. Quelques personnes contestent l’urgence de la mesure et doutent même de son utilité ; on regrette les charges nouvelles et permanentes que cette formation imposera au pays; enfin on redoute les inconvénients qui sont attachés à la réduction des cadres, quand cette réduction devient indispensable ; on redoute même les mécontentements que ferait naître la suppression des emplois qui ne pourraient plus être conservés. Je n’ai dissimulé ni affaibli aucune des objections qui ont été présentées contre les nouvelles formations de cadres; et cependant je ne crains pas de dire qu’en présence des importantes considérations que nous avons à faire valoir dans l'intérêt de la défense du pays, et dans celui de la meilleure organisation de l’armée, les objections que nous venons réfuter perdront toute leur force.

Avant tout, nous devons déclarer à la chambre que l'organisation de l’armée, telle que nous l’avions conçue et entreprise, a été combinée en prévision de la guerre. La Chambre comprendra que, dans notre situation, cetle organisation ne pouvait être une demi-mesure ; qu'il s’agissait pour nous de mettre la France à même de réunir 750,000 hommes sous les armes, s’il devenait inévitable de faire tête à une coalition européenne. Nos adversaires n’entrent pas dans cette manière de voir; ils raisonnent