Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

— À6 —

Depuis trois ou quatre ans 18 élats-majors de régiments sont détachés en Afrique avec plus des deux tiers de l’effectif des corps.

Dans les circonstances qui, à nos yeux du moins, ont rendu indispensable l’accroissement de nos forces militaires, l'absence de 18 cadres de régiments occupés en Afrique, pouvant tous y être retenus par des événements probables, et qu’il était de la prudence du Gouvernement de prévoir, l'absence de ces 18 cadres, disons-nous, semblait exiger leur remplacement à l’intérieur,

Nous avons regardé la création des 12 régiments comme nécessitée et justifiée par cet état de choses ; et lorsqu'il ne restait plus à l’intérieur que 61 cadres de régiments sur les 88 jugés utiles même en temps de paix, nous n’avons pas hésité à adopter une mesure qui rétablissait à peu près l'équilibre entre les besoins du service en Afrique et les précautions que réclamait la sûreté de notre territoire, dans les circonstances où se trouvait alors l’Europe, et que personne ne peut avoir oubliées aujourd’hui.

Si cette nécessité de l’époque dont nous parlons paraît en ce moment moins urgente, on ne doit pas en conclure que la mesure de l'augmentation des cadres de régiment soit superflue et qu’on doive y renoncer ; cette pensée de

réduction nous paraîtrait dangereuse ou du moins prématurée, En effet, la nouvelle fixation des cadres ne dépasse point nos ressources ni la proportion de l’état militaire que la France peut entretenir, et que les circonstances lui imposent encore le devoir de maintenir sur pied.

Si nous tournons nos regards vers le passé, nous voyons que de 1663 jusqu’à 1791 , le nombre de nos régiments