Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
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francais aïlait affronter ; Pajol devait en prendre sa bonne part, comme toujours et comme partout. Le 15 juin, il passail la Sambre, s’emparait de Charleroy ; le 16 il luttait contre des forces supérieures devant Fleurus ; le 17 il atteignait l’arrière-garde des Prussiens et lui enlevait 10 pièces de canon, les seules qui furent prises dans cette campagne, et que Napoléon paya du grand cordon de la Légion-d’Honneur. Le 18, Pajol, entendant le canon de Waterloo, se rapprocha de la Dyle: le 19, la nouvelle d’un grand malheur n’abattit point son courage; il parlait de tomber sur le flanc des vainqueurs; sous Paris encore, il refusait énergiquement d’adhérer à la capitulation, F
Mais que pouvaient les efforts des valeureux défenseurs de la France contre touie l'Europe? les destinées devaient s’accomplir ; l’armée se retira derrière la Loire; Pajol l’y suivit, et quand elle fut licenciée, il demanda sa retraile qui lui fut aussitôt accordée.
J'ai faiblement tracé l’esquisse d’une vie militaire pleine de grandes actions; que vous dirais-je maintenant du citoyen, sinon, ce que vous savez (ous, ce qui ne peut être ignoré de personne dans Paris, j'ai presque dit dans la France entière.
Général illustre, soldat glorieux, grand dignitaire de l'empire, membre de la pairie française ; dans les camps comme dans le palais des rois, Pajol a toujours conservé au fond de son cœur, les sentiments patriotiques de 1739, de celte grande époque de la régénération sociale de la France. L'indépendance pationale, l'honneur de nos armes, la liberté du citoyen réglée par les lois, formaient sa religion politique; il lui resta fidèle jusqu’à la fin de ses jours. Cet ardent patriote respecta toujours Les convictions de ses adversaires politiques; souvent il leur teu-