Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
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dit la main ; sa modération, sa droiture, furent payées de l'affection de tous les honnêtes gens et du respect de tous les partis.
Quand l’énergique population de Paris, bientôt imitée par celle du reste de la France, luttait en 1830 contre les attentats du pouvoir, le général Pajol affrontait tous les périls; il se montrait au peuple, qui n'avait pris pour conseillers et pour chefs que ses propres inspirations : la présence de Pajol au milieu des barricades, était un encouragement, sa personne un drapeau. Vers le milieu des trois grandes journées, alors que la victoire restait indécise entre la tyrannie et la liberté, on lui offrait les moyens d'échapper aux périls d’une défaite imminente, on le pressait de quitter Paris; Pajol, en montrant les Parisiens armés : « Abandonner ceux qui combattent pour notre liberté serait une lâcheté, mon parti est pris depuis longtemps; je mourrai avec eux, »
Peu de mois s'étaient écoulés, que le général Pajol, investi du commandement de la 1° division militaire, avait à lutter contre des entreprises insensées, fruits de l’exal-. tation qui peut troubler ies plus nobles âmes quand les esprits se laissent égarer, quand les lois sont méconnues, quand les facticux parviennent à tromper le peuple.
Pajol avait mis au service du Gouvernement de Juillet, son immense popularité ; sincèrement dévoué à la famille d'Orléans, il défendit les lois et la nouvelle dynastie avec yigueur, au péril de sa vie, par les armes qui lui étaient confiées ; mais il n’était pas de ceux qui refusent de faire un pas vers l'ennemi désarmé; aussi plus d’une conversion sincère, plus d’un retour aux principes de la raison, à ceux d’une sage liberté, a été le prix de la bienveillance qu'il savait témoigner à la jeunesse de Paris.
I me sera permis de le dire, moi qui fus son chef d'état-