Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
des WE ou
jeunes soldats appelés, de celle que l’on considère justement comme la partie la plus morale de l’armée. Les remplagants civils ne sont autres que des dispensés par le sort, ils ne sont done ni un rebut ni une plaie, ils ont la méme origine que les appelés, ils sont de la même nature, les uns et les autres ne diffèrent que par le numéro tiré de l’urne où étaient renfermées leurs destinées respectives.
Les remplaçants que recoivent les conseils de révision sont les enfants du peuple comme les appelés, comme les remplaçants militaires; rien de suspect dans leur origine, rien qui justifie les préventions dont ils sont l’objet,
Mais, dira-t-on, c’est leur inconduite habituelle qui les rend la plaie de l’armée,
Messieurs, il est vrai que les peines disciplinaires, que les condamnations judiciaires frappent en plus grand nombre sur les remplaçants que sur les appelés ; toutefois, observons en passant que la proportion des infractions disciplinaires et des délits justiciables des conseils de guerre est encore plus forte parmi les engagés volontaires ; toutefois, je l’afirme devant vous, il n’y a rien d’habituel ni de permanent daus ce que les mœurs des remplaçants ont de pernicieux et de blâämable, le plus ordinairement leur inconduite dure tout juste autant que leur argent, elle tient uniquement aux habitudes de dissipation qu’ils contractent tant qu’ils ont des fonds à leur disposition ; quand la somme est forte, l’ivrognerie s'empare d’eux, les domine et les abrutit, autrement leurs déréglements ne sont que passagers. Mais je vous le demande, messieurs, en est-il donc différemment des artisans et des ouvriers de nos villes ? Ne sont-ils pas eux aussi très-enclins à dissiper ce qu'ils gagnent? N’ajoutent-ils pas un second dimanche à la semaine? jusqu’au jour où le mariage ct la paternité les ren-