Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

ti que le ral de la cémentation est intermittent, au lieu d'être continu comme pour la soude.

Messieurs, jai été conduit à examiner et à traiter la question dont je vous entretiens par un souvenir de ma jeunesse, qui a laissé en moi une triste impression. En 1814, après les désastres et les revers des deux précédentes campagnes de Russie et d'Allemagne, alors que la France, menacée par une formidable coalition, allait être envahie, on s’efforça de compléter la défense du pays et de stimuler la fabrication des armes pour la mettre en rapport avec la gravité des circonstances ; Napoléon voulut connaître nos ressources en matières premières pour la fabrication des armes : un homme déjà distingué dans la science(1), quoique bien jeune alors, et qui siège au milieu de nous, fut chargé de parcourir le territoire, et rapporta à Napoléon la triste certitude que l'acier manquait, ainsi que tous les moyens d'en produire. Voilà pourquoi la France ne put alors armer tous les bras qui s’offraient à la défendre. On a dit que le fer était la sauvegarde des nations; de nos jours, c’est l’acier.

A l’appui de ma proposition, je puis produire devant la chambre une pétition de trente-un mécaniciens et fabricants de machines établis à Paris, qui demandent, dans l’intérêt de leur industrie, la réduction du droit de douane sur les fers aciéreux du Nord, en s'appuyant sur l'énorme consommation d’acier qu’exigera la confection du matériel des chemins de fer. Je crois avoir démontré que la réduction demandée par ces industriels, et proposée par moi, était d’un intérêt général pour le pays, d’un intérêt actuel comme d’un intérêt à venir. Je terminerai par deux considérations, qui seront certainement d’un grand poids à vos yeux.

D'abord, que la chambre le sache bien, comme sans doute le ministère le sait déjà, comme du moins il le devrait savoir,

(4) M. Cordier.