Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

En

w’inspirait pas de confiance, ne trouverait pas de préteurs. Il en est du crédit des Etats comme du crédit des particuliers, on ne prête qu'aux riches ou du moins on ne prête qu'à ceux qui sont tenus pour lels, on ne prète qu'à ceux auxquels on connait, on suppose «les ressources actuelles ou futures, enfin on prête de préférence à ceux qui exercent une industrie productive. C’est à ce dernier titre qu’on prête plus volontiers à PEtat qu'aux particuliers, car l'industrie gouvernementale, qui consiste, à vrai dire, dans la direction et dans l’emploi des ressources d’un pays, quoique sujelte à beaucoup de perturbations, est encore à tout prendre la plus productive de toutes les industries, même en dépit des bévues ministérielles. C’est l'intérêt de la dette publique qui constitue la véritable charge des emprunts contractés, et nullement le capital de ces emprunts; ce n’est pas le capital qui pèse immédiatement sur le pays, c’est la rente du capital. Un Etat ne succombera jamais sous le poids du capital de sa dette, car ce capital ne peut jamais devenir exigible; l'intérêt de la dette, voilà ce qui est à payer et avant toute autre dépense. L'Etat n’a jamais à s'inquiéter du capital d’une rente qu'alcrs qu’il est à mème d’en opérer le rachal sur le produit de ses ressources accumulées, ou, ce qui arrive le plus communément, sur le produit de nouvelles émissions de rente,

Quand un emprunt est contracté par l’Eia, il n’en résulie réellement qu’une simple délégation sur le produit des impôts, délégation qui prime tous les autres prélèvements, de quelque nature qu’ils soient. $

La dette publique en France représente un capital de 5 milliards 1/2 pour 22{ millions de rente à 5 p. 0/0, à 4 1/2, à 4 et à 3 p. 0/0. La dette publique de l'Angleterre s'élève à 18 milliards, noire dette n’est donc pas le tiers de celle de nos voisins. Le 3 p. 0/0 anglais vaut 95, c’est à raison de 3 1 {4 p. 0j0; le 3 p. 0/0 français vaut 86, c’est à raison de 3 3/4 p. 0/0. La dette anglaise est done de 1/2 p. 0/0 moins lourde