Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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fin, il faut bien le reconnaître, et on ne saurait trop Île répéter: il est rare qu’une nation se lève en masse pour défendre un homme, un homme devenu le maître de tous, l'arbitre de tont. Les efforts qui sauvent un pays partent d'un autre. principe, et pour devenir unanimes eontre l’envahissement des étrangers , il faut que ces efforts soient inspirés par le sentiment de l'indépendance. Ce sentiment ne germe que dans le cœur des hommeslibres, il fant plus que des soldats pour repousser la domination étrangère, il faut des citoyens. Les institutions libérales sont la meilleure sauvegarde des nations et des dynasties; les institutions qui nous régissent deviendront encore plus chères au peuple français, quand il comprendra tout ce qu’elles ajouent de force au pays, tout ce qu’elles donneraient d’énergie à sa défense.

On a reproché au projet de fortifier Paris, et en vérité je doute que ce reproche soit sérieux, on a reproché l’inconvénient de faire dépendre les destinées de la France du sort de la capitale, et d'indiquer ainsi nous-mêmes aux ennemis Je point où ils devront nous porter le coup mortel : comme si! l'ennemi ne pouvait se passer de nos indications pour choisir le point décisif de ses attaques et pour y diriger tous ses éfforts; comme si le meilleur moyen de rendre inutiles les efforts de l'ennemi n'était pas précisément de fortifier Paris, le point où ils tendent. D'ailleurs, depuis quand, ainsi qu'on l'a déjà dit, depuis quand les portes fermées attirent-elles les voleurs ?

On ne saurait empêcher aujourd'hui que Paris n’ait une immense influence sur les provinces ; que sa possession ne soit de la plushaute importance. C’est en raison de celle influence, c’esten raison de cette importance qu’il ne faut pas que la capitale du royaume, en cas de guerre sur notre terri-