Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)
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25 janvier 1705. l'an 4 de l'Egalité genevoise.
Citoyens Magistrats,
Tous les maitres cordonniers. réunis en assemblée étant indignés de l’accaparation que font les citoyens Bolomey et Cornier ! sur les cuirs de Genève pour remettre ensuite aux pauvres maitres avec un grand principe d'usurier qui achève de les réduire dans une profonde misère, demandent
19 Qu'ils soient destitués du comité sur les cuirs vu qu'ils ne s'en servent que pour leur intérêt particulier et non pour le bien public ;
20 Qu'il leur soit défendu de faire un tripot qui n’a que l'égoïsme pour partage et qui, par le fait, cherche à rendre leurs concitoyens dépendants d'eux, principe qui ne peut être joint à ceux de l'égalité et de l'humanité. En conséquence nous demandons qu'il leur soit défendu de faire de tel accaparation, de cesser leur vendition de détail, comme ils la font, de mettre en réquisition toutes les marchandises qu’ils ont chez eux. en leur laissant la quantité nécessaire à leurs travaux : que le surplus soit vendu à ceux qui n'en ont point et de leur en tenir compte avec la bonification de 4 pour cent.
Nous demandons aussi que le citoyen Buscarlet, qui tient une fabrique de souliers. soit tenu de la cesser. vu qu'il n'est point du nombre de nos maîtres; que les ouvrages qui se font chez lui ne sont que très mauvais et ne font que donner une mauvaise renommée à la maîtrise de Genève, et que. joint à cela. nous fait une consommation de marchandise qui ne fait que nous la rendre toujours plus rare.
Naus demandons de plus qu'il soit fait un dépôt patriotique de la Caisse nationale pour être joint à celle de notre profession pour établir un comptoir patriotique qui soit tenu d'acheter des cuirs en abondance pour les revendre ensuite au détail aux pauvres maîtres qui ne sont point dans la faculté de l'acheter en gros, et qui
! Dans d’autres pièces il est appelé Corniére.