Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)
des cordonniers. Son principal soin, son premier devoir était d'éclairer l'administration sur les points exposés dans la pétition sous le titre d'Abus qui, multipliés gratuitement, ne présentent aucun fondement solide au principal objet. et qui noffrent qu'un prétexte, celui d'annuler une maîtrise nombreuse et, de là, étendre le même esprit de destruction sur toutes celles qui sont connues dans notre ville. Mais enfin, examinons les bases sur lesquelles repose cette étrange pétition.
19 Le premier abus désigné dans la requête porte sur les dépenses prononcées pour la confection des chefsd'œuvres. Ces dépenses ont, en effet, existé sous le régime des distinctions personnelles dans la République. Ces distinctions n'existant plus depuis le 12 de décembre 1702, les frais de réception sont fort restreints puisque leur maximum qui était porté autrefois à 25 écus blancs pour la boîte se trouve réduit à 981. 5 s 3 d, y compris la vacation des maitres jurés.
Le projet de revision des règlements présentés à l'Administration par le corps entier, sous la signature de ses jurés et sous une date antérieure à celle de la requête parvenue au Conseil administratif, confirme la solidité de l'argument contre l'exposé des pétitionnaires. D'ailleurs les deux maitres reçus à la maïtrise au printemps dernier, Pierre Blanc et Paul Revel, peuvent attester qu'il n’a pas été question de régal pour les jurés. On peut donc affirmer que si ces dépenses extraordinaires ont eu lieu autrefois, elles étaient absolument dépendantes de la volonté du récipiendaire et qu'il n'existe aucune condition écrite sur ce qui serait vraiment un abus s’il en était autrement. >
Il est vrai que l'obligation où se trouvait l’aspirant à la maîtrise de faire des bottes fortes exigeait de grandes dépenses et à pure perte, parce que ces bottes, qui ne sont plus d'usage, restaient à leur charge. Actuellement elles sont remplacées par des bottes molles, dont Je prompt débit récupère des avances nécessaires.
On a néanmoins observé dans le nouveau règlement un don à la boîte, parce qu'il sert d’aliment aux actes de bienfaisance, toujours réglés sur l'état de cette boîte destinée au soulagement des infirmes, des veuves pau-