Garat 1762-1823

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en chantant ses principales compositions avec cette verve et cette sensibilité qui lui étaient propres. Il obtenait un succès tout particulier avec le fameux air à boire de « Don Giovanni » : Fin ch'an dalvino et surtout, Il mio tesoro intanto. Impossible de mieux s'identifier avec la pensée du maître de Salzbourg. Aussi est-ce lui qui enseigna au fameux chanteur italien Mandini, qui se plaisait à le reconnaître, la façon d’interpréter cette musique toute de sentiment et de passion contenue. Il ne faudrait pas croire pourtant, que Garat méprisât la musique italienne. Au contraire, il l’estimait grandement, tout en gardant ses préférences pour la musique allemande, en avance en cela sur ses contemporains. Ce qu'il appréciait d’une facon toute particulière dans la musique italienne, c'était ses interprètes. Personne n'admira plus que lui la troupe des chanteurs bouffes connue sous le nom (de troupe de Monsieur, qui débuta à Paris en 1789. Personne mieux que Garat n'était d'ailleurs à même de juger le mérite de ces virtuoses, dont les traditions sont, hélas! perdues. Ils firent

sur lui une si vive et si durable impression qu'il