Garat 1762-1823

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deur et cette puissance dramatique de Gluck, Garat l’admirait par-dessus tout. Un de ses regrets était d'être arrivé trop tard à Paris pour avoir pu voir le vieux maitre; de ne pas avoir été là quand éclata cette querelle des Gluckistes et des Piceinistes qui passionna alors tous les esprits. Il n'eut donc pas à prendre parti pour l'un ou pour l'autre des deux compositeurs; mais, très certainement, s'il se fût trouvé là, comme JeanJacques Rousseau, l'abbé Arnaud, Suard, Grimm, il eût pris rang parmi les défenseurs de Gluck, dédaigneux des criailleries de La Harpe et de Marmontel, de l'opposition de Ginguené, de celle d'Alembert, qui dans son entretien avec madame Necker, à l'instar de M. Jourdain, disait en parlant de l'Orphée du compositeur allemand, que pour lui, il y avait trop de tintamarre là dedans. L'admiration de Garat pour Gluck ne l'empêcha pas d’ailleurs de rendre justice à la tendresse, à l'émotion, aux idées gracieuses et expressives de Piccini qui, s'il n'était point un génie, était tout au moins un talent de premier ordre.

Garat se passionna un des premiers pour la

musique de Mozart. Il la fit connaître en France,