Garat 1762-1823

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paux d’entre eux? Farinelli et Caffarelli, les deux plus extraordinaires de tous, incomparables, l'un dans le chant tempéré, l’autre dans le style de bravoure; Bernachi, Mancini, Orsini, Senesino, Carestini, Guarducci, Salimbini d’une beauté antique comme certains Apollons troublants; Guadagni, sans rival dans l’interprétation de Gluck; Millico, Aprile, Rubinelli, Gizzielo, Marchesi, et enfin Pacchiarotti, le dernier venu'. Quelle joie d'écouter ces merveilleuses chanteuses : la Mengotti, d'origine allemande, sans égale dans l'expression des sentiments élevés! la Gabrielli, également d'origine allemande, qui fit l'étonnement de l'Europe; la belle Grassini dont la voix expressive de contralto était admirée à si juste titre ; la Mara, née comme la Gabrielli de l’autre côté du Rhin, et la Todi qui après s'être fait entendre avec Garat au Concert Spirituel en 1783, suscitèrent un tel enthousiasme, se créèrent chacune de si chauds partisans, qu'elles faillirent les voir s'égorger entre eux

et occupèrent un instant tout Paris de leur riva-

1. Scudo, Le chevalier Sarti, p. 259 et suiv., oOuv. cit.