Garat 1762-1823

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désireux de montrer à ses compatriotes que le jeune écervelé qu'ils avaient connu quelques années auparavant, chantant aux allées de Tourny, aux concerts du Musée et sous les fenêtres des belles, était devenu un personnage. Peste! le secrétaire des commandements de monseigneur le comte d'Artois n’était pas le premier venu! Ce voyage avait bien un autre but, but caché, il est vrai, mais non moins sérieux pour cela, qui était de tenter par tous les moyens possibles de rentrer en grâce auprès de son père avec lequel il ne pouvait se consoler d'être en mésintelligence. Arrivé à Bordeaux, précédé de la réputation qu'il s'était faite à La Cour et dont l'écho était parvenu jusque sur les bords de la Garonne, tout le monde lui fit fête, tout le monde désira l'avoir et l’entendre. Avant de répondre à ces avances, il voulut s’occuper du rapprochement avec son père, si vivement souhaité, mais ses propres démarches, l'intervention d'amis et de parents qu'il fit agir,

tout fut inutile. Le sévère et rigide avocat restait

VEspagne, eut lieu du 9 au {1 juillet 1782, comme il appert des registres de la Jurade de Bordeaux, et à cette date, Garat m'avait pas encore quitté la maison paternelle.