Garat 1762-1823

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aile de pigeon, poudrés à la grande houppe, ne se décida que fort tard — et il sera dit plus loin en quelle occasion critique — à prendre le frac, le pantalon, les bottes à l'anglaise, le chapeau rond, et à porter les cheveux sans poudre, coupés à la Titus. Mais il ne consentit jamais à endosser le pantalon de bure, la longue houppelande ou la carmagnole, à se coiffer du bonnet rouge et à se chausser de gros sabots à l'instar des vrais patriotes ‘.

Comment ne se trouva-t-il pas alors dans l'obligation de s’enrôler? Nous n’en savons rien. Nombre d'artistes furent moins heureux que lui et ne purent échapper aux conséquences de la réquisition. Duplessis-Bertaux entre autres, qui, il est vrai, ne se montra pas à l’armée d’une valeur à toute épreuve. Citons aussi Jean-Jacques Grasset”, le violoniste, qui, obligé de prendre le

1. Il ne faudrait pas croire que l'élégance du costume que Garat conserva même pendant les plus mauvais jours de la Terreur fit de lui une absolue exception. Certains de ses contemporains gardèrent les habiludes raffinées de l’ancien régime, témoin : Danton, Camille Desmoulins, l’intègre Robespierre et même Hébert, le père Duchesne, qui menaient le train d'hommes riches et distingués.

2. Mémoires du général baron Thiébaull, t. I, p. 327 et suiv., ouv. cit.