Garat 1762-1823

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Cubières!, l’ancien poète des Grâces et des Amours, d’attacher « un brin de chêne sur le front de Marat ». Il n'abandonna pas ses bienfaiteurs, cet efféminé et, à cette époque de grands dévouements, mais aussi de honteuses défections, il resta fidèle à ses princes et surtout à cette reine qu'attendaient les plus épouvantables malheurs. Cet habitué des parties de plaisirs, des bals et des fêtes se révéla plein d’abnégation, faisant son possible, dans la mesure de ses moyens, qui n'étaient pas bien puissants, il faut le reconnaitre, pour prouver sa fidélité à ceux qui l'avaient protégé, oublieux et dédaigneux des dangers auxquels il s’exposait ainsi.

Garat ne put jamais abandonner les mœurs élégantes et les habitudes policées de l'ancien régime. Il lui fut impossible de se déshabituer du luxe des vêtements. Lui qui, habillé le matin en chenille et l’après-midi en habit à la française, l'épée au côté, la culotte serrée au genou, avec les bas de soie, les souliers à boucles, le chapeau à trois cornes recouvrant les cheveux coiflés en

1. Ch. Monselet, Les originaux du siècle dernier, Cubières, p82;/ouvcit: