Garat 1762-1823

GARAT. 135

des hommes de son temps appartenant au TiersÉtat, entraîné par une fausse sensibilité vers un idéal de bonheur universel et chimérique, Garat eut la curiosité des choses populaires, sans se rendre compte combien cet attrait était dangereux et préjudiciable au prestige de la royauté. Comme nombre d'autres, il revint vite de cette erreur passagère, quand les périls grandirent et que l’affolement s'empara de tous les esprits. Alors ce raffiné, accoutumé à toutes les élégances, resta attéré. Il ne put se décider à rompre avec ses habitudes de mondain; ses souvenirs des boudoirs aristocratiques, ses réminiscences de Versailles et de Trianon lui demeurèrent toujours chers et il lui fut difficile de faire entrer dans sa tête les idées nouvelles. Récalcitrant à la soi-disant austérité républicaine, son enthousiasme démagogique resta plus que faible, presque nul. Il ne put jamais, à son grand honneur, se décider à brûler ce qu'il avait adoré et adorait encore du fond du cœur. Ce n’est pas lui qui appellera jamais comme tant d’autres le firent à leur éternelle honte

la Courtombhée, un repaire de tyrans; la reine une

Euménide; — qui tentera jamais comme Dorat-