Garat 1762-1823

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marquis se dandinant, jasant, pirouettant; de ces minaudiers abbés au charme subtil, insaisissable, fugitif et pourtant si français; c'en est fini de ces fines et délurées comtesses pétillantes de malice et accablées de vapeurs que Chérubin sait si bien soigner. Adieu paniers, vendanges sont faites et le sang va couler à flots.

Qui donc, dans ce monde charmant et dépravé, pouvait s'altendre aux effroyables bouleversements du lendemain? La littérature, les encyclopédistes en tête, avait pourtant semé ce germe de doctrines qui allait secouer le vieux monde et en changer les destinées. La partie intelligente et éclairée de la nation, après avoir dévoré les ouvrages de Locke, de Condillac, de Voltaire et surtout de J.-J. Rousseau, avait en elle un besoin impérieux de changement. C’est alors que surgit ce groupe d’esprits vifs et audacieux, plus apte à détruire qu'à réédifier, qui, dédaigneux du passé et des anciens errements, brisa tout ce qui se trouva devant lui, et inaugura une ère nouvelle en faisant table rase de tout ce qui existait.

Aux débuts de la Révolution, comme la plupart