Garat 1762-1823

GARAT. 139

Quels sentiments devaient être les siens à la vue de ces horribles couples, hurlant à tous les

coins de rue la fameuse cantate :

Vive la déesse Raison Flamme pure, douce lumière, etc.

dont l’auteur malheureusement à gardé l’anonyme, ou l'affreux refrain :

Ah! çaira! ca ira! Les aristocrates à la lanterne, etc.

ou encore :

Madame Veto avait promis (bis) De faire égorger tout Paris, (bis) Mais le coup a manqué, Grâce à nos canonniés (sic), Dansons la Carmagnole Vive le son (bis) Dansons la Carmagnole Vive le son Du canon. Couplets que l’infâme Simon voulut plus tard faire dire au Temple à l’infortuné Dauphin. Terrible époque que celle-ci où, pour échapper à la prison ou à l'échafaud, « il semblait qu'il n'y avait plus d'autre moyen que d'y conduire les autres », alors que dans d’autres temps, ces mêmes hommes n'eussent été ni violents ni san-

guinaires. Sous la terrible angoisse de la peur, ils