Garat 1762-1823

GARAT. 143

Muses continuait comme devant, à paraître rempli de pièces fugitives, d'épitres à Chloé, de madrigaux à Églé, faisant les délices de nombreux lecteurs.

Ne fallait-il pas se distraire un peu des préoccupations de la politique, et quelle meilleure et plus distinguée distraction que les lettres!

Garat ruiné par les événements, privé de la pension que lui servait la Cour, dut faire contre fortune bon cœur et chercher des moyens d’existence dans son talent.

On chantait à côté de la guillotine dressée en permanence, on donnait des concerts en vue de l'échafaud, au milieu du râle et de l’agonie des victimes qui périssaient dans les prisons ou sur la place publique. C'est alors que Garat dut se faire entendre dans des concerts, contre salaire, et aussi dans quelques salons encore ouverts, dont demain le couperet de Samson allait atteindre les habitués.

Garat chanta chez madame de Saint-Amaranthe!,

1. Duchesse d’Abrantès, Histoire des Salons de Paris, 4 vol. in-12, Garnier, édit., Paris, t. Il, p. 215 el suiv.