Garat 1762-1823

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tion à la règle et meurt misérablement, se tordant aux pieds de Samson qu'elle supplie de l’épargner, devant les yeux d’une population qui lui en veut de cette lâcheté, à laquelle elle n’était pas accoutumée.

Quelque étonnante qu'en puisse paraître la constatation, certains, au milieu de ce chaos et de ces bouleversements, continuèrent leur existence d'antan comme si rien ne s'était passé. Ne croirait-on pas rêver en voyant, en pleine Terreur, Bernardin de Saint-Pierre écrire La Chaumière indienne; Berquin faire paraître le Journal des Enfants ; Collin d'Harleville et Picard faire jouer leurs plus gais vaudevilles; Armand Gouffé et Alexandre de Ségur ‘ fredonner leurs plus tendres romances. Les vers tendres et amoureux n'étaient point dédaignés des farouches et bucoliques montagnards. Ils avaient auprès de certains de ces derniers le même succès qu'ils avaient eu auprès des grands seigneurs et des abbés musqués de l’ancien régime. Les jours sanglants n'avaient point entamé leur puissance et l'Almanach des

1. Le Maréchal de Séqur, par le comte de £égur, 1 vol. in-8 Plon et Nourr , édit., Paris, 4895, chap. xx et xx