Garat 1762-1823

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prison, ou pis encore. Garat, fidèle à madame de Saint-Amaranthe, ne rencontrait plus chez elle que ses compatriotes, tous anciens camarades et amis de son père, les députés girondins Guadet, Gensonné, Boyer-Fonfrède, etc. Là, il fut témoin de l'amour de Robespierre pour la fille de la maîtresse de la maison, la belle Émilie, que venait d'épouser Sartiges, sentimentale et terrible églogue qui eut pour dénouement la mort sur l’échafaud de la mère et de la fille condamnées toutes deux, par ordre du doux Maximilien, de l'incorruptible Robespierre !.

On voyait alors aussi Garat chez la comtesse de Beauharnais dont le salon servait, pour ainsi dire, de point de jonction entre la société de l’ancien

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régime et celle du nouveau. Fréquenté par les

hommes marquants de tous les partis, par conséquent d'opinions disparates et opposées, il

resta ouvert pendant les plus mauvais jours de

1. Mémoires du général baron Thiébaull, t. 1, p. 165 et suiv., ouv. cit. — Duchesse d'Abrantès, Hisloire des Salons de Paris, t. IT, p. 231 et suiv., ouv. cit. — Comte de Tilly, Mémoires, 3 vol. in-8. Le Normand fils, imp., Paris, 1828, t. IN, p. 181.

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