Garat 1762-1823

GARAT. 147

courut aux Jacobins fulminer une violente diatribe et demander qu'on lui adjoignit des commissaires pour aller reprocher au général d'abandonner son armée pour venir à Paris « se livrer à des orgies chez un acteur, avec des Nymphes de l'Opéra ». Accompagné des citoyens Monteau, Bentabole, Dubuisson et Proly, l'ami du peuple se précipite comme un furieux à travers les salons au moment où l'assistance fort brillante et fort nombreuse, composée de la plupart des députés de la Gironde, d'hommes de lettres, de savants et des principaux artistes des théâtres de Paris, était tout au plaisir, et s'avançant vers Dumouriez, l'apostrophe en ces termes

« Gitoyen, une députation des amis de la liberté s’est rendue au bureau de la guerre pour y communiquer des dépêches qui te concernent. On s’est présenté chez toi, on ne t'a trouvé nulle part. Nous ne devions pas nous attendre à te rencontrer dans une semblable maison, au milieu d'un ramas de concubines et de contre-révolutionnaires. » Tout le monde reste muct. Talma s'avance vers l'intrus et s'adressant à lui

« Citoyen Marat, de quel droit viens-tu chez moi,