Garat 1762-1823

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pas tout à fait un inconnu dans sa ville natale et, avec lui, ils organisèrent un premier concert pour lequel on pouvait se procurer des billets chez le citoyen Perrier, luthier, rue des Carmes, près de l'hôtel Vatel ‘.

Ce concert, dans lequel Boïeldieu servit d’accompagnateur à Garat, eut lieu le 10 janvier et, le lendemain , le Journal de Rouen qui existait déjà, mais dans un format des plus modestes, en fit un compte rendu enthousiaste : « Nous nous reposerons », s'écrie le rédacteur anonyme de la feuille normande, « avec une complaisance bien satisfaisante pour nous, sur le talent du citoyen Garat. Étendue, netteté, flexibilité dans la voix du plus beau timbre, sont les principales qualités qui ont frappé les connaisseurs, et l'impression qu'ont éprouvée ceux qui ont entendu ce jeune virtuose est incommunicable à ceux qui en ont été privés. Un juste sentiment de reconnaissance de la part du citoyen Garat, inspiré par l’enthousiasme de son auditoire, à valu le plaisir d’en-

tendre deux charmantes romances francaises que

1. Journal de Rouen, 4 janvier 1793.