Garat 1762-1823

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et dans les autres donnés ensuite par Garat, Rode et Punto. On y remarqua également un clarinettiste de grand mérite, Joseph Rethaller, ancien musicien aux gardes du corps de Louis XVI, obligé comme tant d’autres de fuir Paris. Marié et père de famille, il avait été trop heureux de pouvoir se faire attacher au théâtre de Rouen afin de subvenir aux besoins des siens. Il ne passa cependant pas sans encombre ces jours néfastes et fut, peu de temps après, emprisonné avec sa femme et ses deux enfants : un garçon âgé de sept ans qui devint plus tard directeur du Théâtre-Français à Rouen, et une fille de six ans. Leur détention fut heureusement de courte durée.

Le 13 août, Garat, avec Rode, Punto, Boïeldieu et le claveciniste Hermann donne un concert pour lequel le prix des places, de trois livres fut élevé à cinq. À propos de ce concert une légende s’est formée qui veut que pour Garat il ait eu les plus funestes conséquences et ait même failli le conduire à l'échafaud. Il venait de chanter au milieu

1. J.-E.-B., Histoire des théâtres de Rouen, ouv. cit. — Arthur Pougin, Boïeldieu, ouv. cit.