Garat 1762-1823

GARAT. 167

d’un enthousiasme général un air d'Atys de Piccini, un second de Cimarosa et un troisième de Zingarelli, il achevait une romance de Boïeldieu qui tenait le clavecin comme accompagnateur, lorsque, d'après la légende, le public réclame la Carmagnole à cor et à cri. Garat ne put, paraîtil, se décider à entamer le hideux refrain. Boïeldieu ferme violemment son piano et tous deux sortent de la salle du concert. Un mandat d'amener aurait été le soir même lancé contre les deux artistes. Boïeldieu y aurait échappé par la fuite, mais Garat aurait été aussitôt arrêté. Réfuveille narre cette histoire avec une variante encore plus fantaisiste : « Garat, écrit-il, dans une tournée en province, était venu à Rouen. On voulut entendre le chanteur en vogue, et il y eut foule au théâtre. Dans un concert, Garat venait de chanter aux applaudissements de la salle entière une romance de Boïeldieu, qui tenait le clavecin comme accompagnateur, lorsque le public en masse demanda la Carmagnole... Garat pälit et d'une voix tremblante va entonner le refrain sanguinaire qui lui est imposé, mais

Boïeldieu, rejetant soudain son instrument loin