Garat 1762-1823

GARAT. 171

Il ne quitta cependant pas Rouen; mais, mal lui en prit, car, à quelque temps de là, le 4° frimaire, la police se présenta à son domicile pour l'arrêter et pour réquisitionner chez lui, en exécution d'une délibération municipale en date du 27 brumaire (16 novembre).

Les prisons ordinaires de Rouen regorgeaient déjà de prisonniers. Il fallut en créer de nouvelles. La maison de Saint-Yon dans le faubourg SaintSever, — berceau des frères des Écoles chrétiennes, devenue propriété nationale par suite de leur expulsion, — fut choisie comme nouveau lieu de détention; mais, quoique très vaste, elle devint rapidement insuffisante et il fallut trouver d’autres locaux pour loger tous ceux que la loi des suspects faisait arrêter. Le prieuré de Saint-Lô fut désigné à cet effet et aménagé tant bien que mal pour servir de prison. Garat, arrêté le 46 brumaire, fut d’abord gardé à vue dans son domicile, comme la loi autorisait à le faire, puis interné à Saint-Lô’, et enfin transféré à Saint-Yon sept

jours plus tard, le 22; ce qui ne l'empêcha pas

1. Mémoires de Madame de Chastenay, t. I, p. 188, ouv. cit.